Christian Pellerin, «le Roi de la Défense»

9 juin 2018 Non Par Cyril Moreau

Christian Pellerin est un homme d'affaires Français. Il est né le 31 mai 1944 à Roinville-sous-Dourdan, dans le département de l'Essonne. Si on cherchait la trace de son goût pour les affaires, la réponse se trouverait certainement dans sa famille : son père, Bernard Pellerin, était entrepreneur lui aussi. Il a étudié à l'École Saint-Jean-de-Passy, à Paris et ensuite s'est diplômé en sciences économiques et commerciales à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales, toujours à Paris.

On peut dire que pour ce jeune étudiant, à l'époque, tout commença les weekends de son époque estudiantine. Un jour, à l'époque, il décida d'occuper ses weekends en travaillant comme vendeur immobilier pour rien d'autre que financer ses études. Ou peut-être, si, il avait un autre plan sous le coude. Ce fut, certes, le premier grand investissement de Christian Pellerin. L'importance de ce travail se trouva non seulement dans le fait de gagner de l'argent (nécessaire pour atteindre son diplôme, comme on vient de dire), mais aussi dans l'apprentissage, la connaissance du secteur immobilier dans lequel il évoluerait dans les années à venir en tant qu'entrepreneur.

Alors, une fois qu'il acheva sa formation, M. Pellerin commença sa vie professionnelle. L'origine de son parcours remonte à l'an 1966, quand il rejoint la société Sofirex (du groupe Sofirex-Batirex) pour occuper un poste en tant que Chargé d'études. Il quitta cette société cinq ans plus tard, détenant le poste d'Attaché de direction à la direction générale – une évolution météorique.

Au regard de son parcours, on peut dire que les années 1970 furent une décennie clé pour M. Pellerin. D'abord, en 1971, il prit une décision transcendante comme la fondation de sa propre société qu'il baptisa Consortium général immobilier (CGEI). L'année suivante, il fonda la Société d'administration et de réalisations d'investissements (Sari) dans laquelle il occupa le poste de Président-directeur général. Ce ne fut pas tout. Il créa ensuite la Société d'administration et de réalisations d'investissements et le groupe SEERI-SARI, assurant lui-même la gestion.

Ce groupe se spécialise dans la promotion de logements et de bureaux, dans la gestion de patrimoine, l'aménagement de zones, d'immeubles intelligents et de grands centres d'affaires.

Au fil des années et à mesure qu’il concrétise de plus en plus de transactions dans le cadre de son activité professionnelle, Christian Pellerin acquis une très bonne réputation en tant qu'aménageur. Cette réputation et ses compétences jugées irréprochables à l'époque firent que la présidence d'un GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle) lui fût attribuée. Par ailleurs, il assura la gestion du CNIT (Centre des Nouvelles Industries et Technologies, de 1986 à 1996) et de quelques sociétés comme Lucia (1986-1993) et IED (depuis 1996).

Cependant, la diversification de ses activités ne s'arrêta pas là : en 1982, il fonda Radio Classique et à la fin de la même décennie il s'associa avec le concept d'hôtellerie Accor avec l'idée de développer la chaîne de centres d'affaires Atria. Il peut être fier également d'être le créateur – en collaboration avec l'architecte chinois Leoh Ming Pei – du Carrousel du Louvre. Et pourquoi pas s'étendre au-delà de la capitale française ? Le réputé entrepreneur eut donc un jour l'idée de partir à la conquête du reste de la France et concrétise des projets un peu partout dans l'hexagone. On peut citer, entre autres, la Cité des vins de Bordeaux, la Cité internationale de Lyon (en collaboration avec l'architecte Italien Renzo Piano) et même la réhabilitation des Docks d'Arenc, à Marseille. Ce dernier projet fut concrétisé à travers la société Euroméditerranée. Il créa là aussi un quartier d'affaires dans un espace pratiquement inconnu. Un autre grand succès. Qui connaissent Christian Pellerin affirment que la Cité phocéenne tient une très grande place dans son cœur. Si on devait parler de ce projet en quelques mots, le même consista en une rénovation qui a eu la singularité de préserver l'identité du lieu, les matériaux anciens… En somme, son passé. Au regard des postales les plus typiques du site, on peut dire que son esthétique est irréprochable.

En fait, quelques-uns l'appellent « L'homme des Docks ». D'après sa confession, il pensa à ces docks quand il sut qu'à Boston, aux États-Unis, un projet ambitieux de recyclage des docks bostoniens impulsa un certain décollage économique de la ville. En fait, il n'est pas anodin que la même idée a été appliqué dans d'autres villes du monde (par exemple, à Buenos Aires, en Argentine).

Son succès fut tel qu'il sut côtoyer de grands hommes politiques Français de l'époque comme François Mitterrand ou Jacques Chirac.

L'intronisation de Christian Pellerin en tant que roi de La Défense

Ce surnom lui fut attribué au cours des années 1980. On ne peut pas parler de M. Pellerin et ne pas parler de La Défense. Si son parcours professionnel a une étape qui est clé, c'est certainement celle-ci.

Comme on sait bien, La Défense es un quartier d'affaires qui se caractérise par une architecture moderne et abrite un des monuments (modernes) les plus célèbres, voire incontournables, de la Ville Lumière : la Grande Arche. Ce quartier fait partie de la métropole du Grand Paris et est desservi par le métro. Un des plus importants, où de nombreuses entreprises françaises et étrangères d'envergure ont leurs bureaux. La construction des premiers grands bâtiments « modernes » remonte aux années 1970.

Toutefois, le point d'inflexion dans l'histoire de La Défense sont les années 1980. En effet, on ne peut parler de sa consolidation que dans cette décennie. C'est là que Christian Pellerin entra en scène avec sa vision d'entrepreneur. Il sut mener des activités de promotion qui portèrent leurs fruits rapidement et auxquelles ce quartier doit au moins une partie de sa popularité actuelle. Il peut se targuer d'avoir géré l'édification de près de la moitié du quartier (soit 1,3 million de m2 de bureaux environ), avec la tour BP comme bâtiment emblématique. Une bonne décision prise au bon moment.

La dernière étape : le Brésil

Un jour, Christian Pellerin décida de partir au Brésil pour rester. On pourrait parler, en quelque sorte, d’un exile. Cependant, loin de « prendre sa retraite » et ne faire rien d'autre que profiter du soleil et des plages tropicales de ce pays, il fit ce qu'il sait bien faire : développer des projets immobiliers. Pour son projet emblématique à l’autre côté de l'Atlantique, il s'associa à un entrepreneur Espagnol pour développer un petit hôtel au Nord-Est appelé Lara (le nom de l'entrepreneur en question). Plus dans le détail, il s'agit d'un hôtel-boutique ethnique. La conception de l'établissement compta sur la collaboration de Mme. Pellerin – la femme de l'entrepreneur Français – quant à la conception de la décoration. En outre, elle assure la direction artistique de la boutique de l'hôtel. Un autre succès dans la carrière de cet aménageur.

Et comme s'il lui manquait quelque chose à faire en vie, il se permit de publier un livre qui est un récit autobiographique. Dans le même, il passe en revue son parcours en tant qu'entrepreneur de l'immobilier. Le titre fait référence à son plus grand succès : « La Défense passe à l'attaque, itinéraire d'un bâtisseur ». Il ne pouvait pas être autrement.